EN GUISE DE PREAMBULE (DE A à Z)

 

A  Comme Autobiographie

Je suis né le cul dans la neige et la tête dans les nuages.

De là, je vous défie de voir la mer.

Dans les Alpes, (Les hautes, les seules, les vraies…), on n’est pas intrépide. En montagne, on a une sorte de sagesse lourdaude, on apprend lentement, on vérifie une prise avant de s’y hâler. Une conduite quasi animale…

Et puis je suis né Taureau, heureusement tempéré par un ascendant… Taureau, chaud devant ! Mais quel confort pour qui sait jouer de la muleta !

Tout petit, à cause du manque d’iode, cause du célèbre crétinisme Alpin, on nous emmenait captifs au bord de la mer mon frère et moi. Mon brave homme de père, avec un de ses potes de détention, (Pour la bonne cause : Deux mois aux Baumettes, puis dix-huit mois en Allemagne en usine disciplinaire après le Maquis), avait construit une authentique caravane qui provoquait la fierté légitime de toute la famille, et la sienne.

Quinze années immuables de « Camping des Mûres », dans le golf de St Tropez, lui indiquèrent tardivement l’utilité de construire plutôt un bungalow sur place, au lieu de la merveilleuse roulotte !

Quinze mois (même non consécutifs) de gavage à l’iode, me donnaient au-delà de toutes prévisions, une intrépidité de conduite, qui me valut quelques succès mérités auprès des autochtones. L’une de mes fiertés était le « Tout schuss », depuis le troisième pylône du téléski du Prarial, vers la station de Montgenèvre…Un classique inégalé par tous les rigolos actuels qui nous gavent de ski extrême, à grand coup de Go pro.

Cependant, quinze mois d’Août à regarder la mer, vous installent dans les méandres de la pensée, quelques idées qui peuvent mettre un demi-siècle mais finissent par revenir à la surface, même chez un pur Briançonnais…

C’était inévitable, un jour me viendrait le Tintamarre, l’envie de partir sur les flots bleus et de sortir du Golfe…..

 

B  Comme Branle bas de combat

Au sortir de la TIMONE (Célèbre CHU Marseillais), après quelques mois de bilans divers à la recherche d’un diagnostic de merde (Sclérose en plaque ? Sclérose latérale amyotrophique ?….) et le monstre ayant finalement accouché d’une souris (Dystrophie oro-mandibulaire, maladie orpheline et d’après eux bénigne !), nous passions innocemment devant le concessionnaire BENETEAU, sans jamais avoir cru vraiment aux thèses du « hasard et coïncidences ».

Voileux impénitents depuis plus de trente ans ayant traîné nos quilles (de location) sur à peu près toutes les mers chaudes et tempérées du globe, il nous fallu que quelques heures, en arrêt devant l’annonce et la photo de vente d’un SWIFT TRAWLER 42 d’occasion, pour renier la religion des GLENANS. Après tout St Pierre avait renié son boss par trois fois dans les mêmes délais….

Quelques semaines et un rapide financement « PRET IN FINE » plus tard, nous étions les fringants propriétaires de cette unité de treize mètres soixante, propulsée à quinze nœuds de moyenne, par deux bons gros moteurs YANMAR de trois cent soixante dix chevaux chacun, relativement sobres avec leurs cinquante litres/heure de mazout. Cela peut sembler beaucoup au profane, mais en une heure on parcourt ainsi quinze milles soit de mémoire environ vingt huit kilomètres, ce qui place l’apéro de Calvi à sept heures du petit déjeuner de Porquerolles, et vous laisse déjà une idée de nos références et balises journalières….

Prestement dénommé, « HABANA » propriété d’un fumeur impétueux,  la barcasse fut rebaptisé « TINTAMARRE », par les deux voileux mazoutés qui venaient de le reprendre…  Et aussi, pour être tout à fait complets, en souvenir d’une petite île paradisiaque et déserte qui abrita jadis quelques uns de nos ébats au large de Saint MARTIN, pour la petite histoire !

Il fallut cependant pour ne pas offenser EOLE, procéder au rituel traditionnel pour rebaptiser un navire….. Tirer trois coups de feu dans le sillage, recoupé par trois fois, trois poignées de sel gros par-dessus l’épaule gauche et sacrifier aux immanquables libations avec l’ensemble des propriétaires de la Panne, ce qui valu à mon épouse, sa première chute alcoolisée dans les eaux saumâtres du Vieux Port.

Le TINTAMARRE nous ayant pris, la retraite suivait de peu avec la validation laborieuse de cent soixante quatre trimestres de créativité, permettant désormais quelques projets de voyages, d’assouvissement de passions, d’aventures, de nouveaux cépages à tester, d’autres rencontres à envisager.

( A suivre….)

 

 

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