JOURNAL DE BORD…..

 

AMARRES LARGUEES !…..

Larguées, mais pas sur le quai, pour un retour imminent !

Larguées-larguées, et tirées à bord pour être lovées dans les cales, comme on aurait aimé le faire pour nos amis, notre famille qui reste à terre et qu’on aurait voulue blottis avec nous, dans les profondeurs du bateau.

Ils étaient pleins pourtant, la veille et le jour du départ sur les réseaux sociaux, sur le Mail, les SMS, le portable, au resto, sur le quai et une partie d’eux est à bord. L’autre morceau va bientôt nous rejoindre, à Rome, Naples, Taormine ou Syracuse, Palerme, Olbia, Porto Cervo ou Calvi, au pire en fin de périple dans les iles d’Hyères

C’est Vendredi, un jour de fin d’école…..

Aussi, ça commence comme un départ en week end. Tout les amis sont maintenant  partis, Tintamarre se glisse en douce entre le fort St Jean et le fort St Nicolas, sans tambours ni trompettes. Fi des grands adieux solennels convoqués à grand coups de SMS où les proches désespérés agiteraient leurs mouchoirs sur la panne, alors que notre fier navire s’éloignerait sur un fond de soleil couchant (I’am a poor lonely sailor).

On aurait l’air trop cons, de retour le lendemain au port, désolés : « La pompe à eau nous a lâché !

Partir en douce, c’est s’autoriser une petite période d’essai, d’échauffement. Le jour de congé, devient  départ en week end, puis dépassant le Frioul et la Baie des singes, la sortie devient vacances,   passées les Iles d’Hyères, le périple deviendra un peu aventure.

Porquerolles une fin de semaine de Mai, se prend déjà pour St Tropez ! Les gamins de la capitainerie, enfourchant leurs pneumatiques ont tôt fait de t’envoyer au mieux vers une place au rabais « sur la digue », au pire « au mouillage » en dehors du Port déjà complet en début de saison, pour dire de ne pas t’envoyer sur les roses. Des dizaines de navettes vomissent des centaines de futurs loueurs de vélos qui seront autant de possibilités de vous faire rouler sur les pieds, sur la grand’ Place où toute circulation est cependant interdite, saufs aux locaux (de plus en plus nombreux), munis de guimbardes polluantes et pétaradantes qui n’ont plus vu le contrôle technique depuis des millénaires…..

C’est dommage, en semaine, hors saison et après le départ de la dernière navette, la place de Porquerolles retrouve ce côté « Petit village italien », dont la cloche (probablement) fêlée appelle en vain quelques mammas aux vêpres

Vous l’aurez compris, à Porquerolles la ravissante allumeuse, nous préférons Port Cros la discrète au charme fou, aux sentiers confidentiels serpentant au travers d’une flore protégée. Même le petit cimetière marin ici a le charme bucolique d’un havre privilégié. Le Manoir est l’unique Hôtel désuet qui abrite le séjour des amoureux du site, fervents des odeurs de pinède, de lecture ou de balades forestières avec des vues confidentielles du littoral Varois encore protégé. Là des bouées respectant les herbiers de Posidonies sont encore disponibles à cette époque, entre marins respectueux du site.

ENCORE EN WEEK END…..

Réveil plage d’argent

Mouillage de nuit, idyllique, eau transparente, petits oiseaux chanteurs dans les pins tout proches. Il fait beau pour tout le monde dans la région, c’est samedi et en dehors de quelques kinés de garde, peut de gens bossent : On appartient encore à la mouvance des populations en week end, le temps de trouver ses marques sur le bateau, lever les pieds pour ne pas s’embroncher les orteils, baisser un peu la tête pour éviter de se péter le front….

Cap vers St Tropez, histoire de prolonger encore un peu notre appartenance à ce monde terrestre, grouillant, bruyant et marchant souvent sur la tête. On va payer vingt €uro le Mojito Royal chez Sénéquier, sans même le privilège de voir Tintamarre, relégué plus loin dans le bassin annexe, réservé aux traine-savates de moins de vingt mètres !

Finalement, j’ai mouillé anse des Canoubiers, pour éviter ça.

Peine perdue, les navettes traversent la crique à fond pour aller faire visiter la Madrague aux touristes Danois (Blonds, cramés tout rouges….), avec de grands remous de sillage, musique à fond. Un retraité encore plus vieux et mal embouché que moi, (Mais moins manœuvrant), vient se coller dans ma chaine d’ancre. C’est St Trop’, c’est la plaisance, c’est l’pied !

VERS LA COTE D’AZUR : LE DEBUT DES GRANDES VACANCES

Passé Camarat et la Baie des Canoubiers, on voit s’éloigner le clocher de St Tropez, le Week end se termine et en cette fin Mai en début de semaine, on rentre pleinement dans la certitude de commencer à vivre quelque chose de différent sur la mer, vers d’autres contrées que nos escapades habituelles. Cette côte, parfaitement connue coté Terre, devient une découverte marine nouvelle, incroyablement étonnante et variée, pour nous navigateurs, que l’on aurait pu croire blasés par des périples successifs aux Antilles, en Polynésie, en Grèce, Turquie…..

Tintamarre et son équipage entrent maintenant vraiment dans le début de leur périple.

Les MAURES étirent leur relief sur urbanisé jusqu’au cap du DRAMOND, Ste Maxime, Fréjus, St Raphaël, St Aygulf…. Il semble que chaque lopin de terre sur les Issambres, ait reçu son lot de béton autorisé, vu du large la côte ressemble à une accumulation de ruches. Chaque abeille à terre, a tout de même le sentiment de posséder un coin réel de paradis dès lors que la végétation l’isole quelque peu de la ruche d’à côté….

Une fois franchies ces collines boisées qui tombent dans la mer, tout change. Le porphyre rouge des falaises plonge verticalement dans une eau plus sombre, comme à Porto ou Girolata (Oui, les Corses d’accord, en moins grandiose quand même, il manque l’odeur du maquis !) avant de rejoindre les gros regroupements urbains de la côte, la Napoule, Cannes, Antibes, Nice….

Nice et ses façades ocre lépreuses, ne nous offriront pas l’hospitalité de son Vieux Port complet, en pleine ville. Ne comptez pas sur nous pour rejoindre un parking à bateau voisin, nous trouverons en rade de Villefranche ou derrière le Cap Ferrat l’abri nécessaire au fort Mistral annoncé localement pour cette nuit.

Nous n’aurons pas à tirer jusqu’à Fontvieille en Principauté, Baulieu nous accueille en cette fin de week end, avec son charme désuet et ses premières maisons, villégiatures de maîtres d’un siècle révolu. Bien calés sur la panne, nous trouverons demain un bricolo informaticien qui devra m’expliquer pourquoi MacBook Air de Bernard ne reconnait plus Iphone de Bernard, le privant ainsi d’une connexion partagée salvatrice, l’autorisant à accéder enfin de nouveau à son blog surlestracesdulysse.wordpress.com ?!…..

Heureuse diversion entre temps, le voisin italien qui a pris nos amarres lors de notre arrivée, était à bord deux minutes plus tard…. Raimondo CAMPISI est navigateur, concertiste et amateur de vin blanc, cela faisait au moins deux bonnes raisons de nous entendre et de picoler en refaisant le monde. On s’est quittés avec ses œuvres complètes en DVD, c’est aussi cela la magie de la mer et des ports.

 

Une réflexion sur “JOURNAL DE BORD…..

  1. Ça ne m’étonne pas de vous un italien aimant musique et vin que de plus sympa ! Ici mistral de nouveau à fond ça commence à faire trop mais on fait avec je vous souhaite une bonne navigation avec toujours beau coup de belles rencontres c’est bien la magie des voyages .
    Milles bises Nicole

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