SUR UN BATEAU, UN FLY BRIDGE, C’EST UNE BENEDICTION….
Le Fly, c’est cette espèce de terrasse qu’il y a sur certains bateaux à moteur.
On bénéficie là haut, d’une situation privilégiée et discrète : On voit sans être vus !
Cela évite le cauchemar du dîner dans le carré arrière donnant directement sur le quai, planqué derrière l’incontournable pot de glaïeuls, devant les familles déambulant sur le port en suçant des glaces à l’eau, avec les gosses.
J’ai moi-même beaucoup déambulé en suçant des litres de glace à l’eau et en trouvant ces pingouins ridicules. Je suis hermétique aux glaïeuls.
De notre perchoir, on découvre la vraie vie :
L’équipière qui répond vertement à son capitaine en train de rater sa manœuvre et réclamant trente choses à la fois – « Oh, tu te prendrais pas un peu pour un chirurgien ?! » – (Avec un fort accent de l’Estaque).
Le Capitaine, profitant de l’absence éclair de son épouse, gestionnaire intraitable de la bouteille de rosé, pour s’en faire une lampée, le temps qu’elle égoutte les pâtes….
Martine elle, observe les équipages, commente et délire à propos du montant pharaonique probable de la pension, infligé au monsieur d’un certain âge, grisonnant, flanqué d’une trentenaire coquine, pourtant passablement enceinte (La juge femme ne va pas le rater !)
Toute la vie d’un port, dont on aurait malencontreusement débloqué le Sur Moi, s’offre comme dans un théâtre, où l’on aurait loué la loge Impériale.
On pourrait même être mesquins ou mauvaises langues, en buvant notre Vermentino.
Personne ne le saurait…