14 AVRIL – 30 AVRIL 2017 SEJOUR VENITIEN
Les plus perspicaces et les moins Béotiens, me feront remarquer qu’Ulysse n’amena jamais ses navires en Vénitie ! C’est vrai. On se demande d’ailleurs ce qu’il aurait eut à y faire, à une époque où la lagune n’était qu’un marécage infâme, sans le moindre palais.
S’il faut trouver une égérie, dont nous suivrions les pas, les exemples de manquent pas. Je m’engagerais volontiers dans ceux de CORTO MALTESE, navigateur, aventurier, amoureux de la Sérénissime.
Le dessin d’Hugo PRATT est suffisamment parfait, pour reconnaitre dans ses planches, les sites historiques de la citée des Doges, aller à leur rencontre. Ce sera un peu le fil rouge de ce périple à venir, au fil des ponts et des canaux, de Gondole en Traghetto, de Vaporetto en Motoscafo….
Notre petit appartement dans le Rio dei Greci, loué pour la quinzaine, va se trouver tout proche de La Piéta, l’église du prêtre roux ROSSINI, à deux pas des Schiavoni, la ballade de la passegiatta Vénitienne entre le Palais des Doges et l’Arsenal. Notre but est de partager la vie quotidienne de ces Vénitiens qui se cramponnent encore à leur citée, et n’ont pas fuit pour Mestre, sur le continent tout proche. Ici à CASTELLO, les touristes sont rares, la vie encore grouillante de petites échoppes où il fera bon discuter avec les commerçants qui nous vendront, Prosecco et petits légumes de saison, accompagnés de leurs recettes pour les cuire.
Par précaution, nous avons réservé en deux clics, LE BARBIER à la FENICE et une TRAVIATA dans un Palais, pour une soirée privée au PALAZZO BARBARIGO-MINOTTO. Le reste sera improvisé, les concerts et soirées sont foison au printemps à Venise….
A Canareggio dans le ghetto, sur la Guidecca dans les halles des Chantiers nautiques, ou dans l’Isola San Pietro, nous ne croiserons pas le moindre Japonais. Nous éviterons la foule habituelle des touristes parqués selon des itinéraires précis en des lieux tout aussi prévisibles, le soir tard au Florian, avant que les violons ne cessent, le long des canaux de Dorsoduro au petit matin pâle. Venise s’apprivoise et se donne à ceux qui la courtisent de manière romantique en dehors des sentiers battus. Ils ne seront pas très nombreux en ce début de saison, à écouter l’Adaggietto de Mahler, entre les cabines colorées du LIDO, scène « de Mort à Venise »…
A l’heure où tous débouleront sur la place SAN MARCO, nous serons nous à la Fondation PRADA ou chez Guggenheim, ou devant un Spritz chez ROSALBA. « N’allez jamais à Venise, si vous n’avez pas la certitude de pouvoir un jour y retourner », nous disait le Conte TARGHETTA, dans son palais des CASANOVA. Pas de risque, nous y revenons souvent, trouver dans la lagune ennoblie par le génie des hommes, cette lumière particulière qui fait que tout ici ressemble à une aquarelle de TURNER.