DEVENIR LAGUNAIRE…..
Quel que soit le moyen par lequel on arrive à Venise, le choc est forcément immense.
Par le train, on débarque à SANTA LUCIA, l’un des terminus les plus moches que je connaisse. On traverse une gare sale et grise pour déboucher par une cascade d’escaliers, au bord des brumes matinales, somptueuses, du Grand Canal.
En voiture, on arrive à MESTRE, une ville industrielle sans charme, qu’un immense pont sépare de la lagune. On laisse là son véhicule, pour sauter dans un bus, un taxi ou un bateau. Le choc est un peu moindre car on arrive alors à PIAZZALE ROMA, un foutu bordel de touristes en transit, il faut trouver le Vaporetto N°1 pour entamer la descente du Grand Canal et être alors subjugué.
En avion, l’émotion est intermédiaire et l’on passe de l’aéroport moderne de MARCO POLO, au bateau taxi vernis qui vous emmène bride abattue, au travers des canaux de la SERENISSIME, pour déboucher dans le bassin de SAN MARCO, au pied du DANIELI…..
Quoi qu’il en soit, on est devenu piéton ! Ou plutôt apprenti piéton Vénitien, car il va falloir composer avec les ruelles qui ne débouchent sur rien, sauf un bord de canal en cul de sac, comprendre le sens du trafic des Vaporetti et leurs numéros de ligne, les panneaux indicateurs qui proposent au carrefour des ruelles, FERROVIA ou RIALTO ou SAN MARCO, à Droite ou….à Gauche !
Le temps qui passe à changé d’échelle, il faut 45 minutes pour rallier la gare au bassin de SAN MARCO, avant de comprendre qu’une autre ligne, plus rapide, peut vous y conduire en 10 Minutes, à condition de trouver le bon ponton d’embarquement.
Tout se passe sur l’eau, la vedette ambulance orange qui déboule sirène bloquée, la vedette corbillard, qui glisse lentement vers SAN MICHELE et devant laquelle tout Vénitien se découvre. Au cimetière on ne met pas les morts en terre. En creusant, on leur mettrait le cul dans l’eau. On les stocke en hauteur, dans de jolies boites en marbre. On s’adapte…..
Ici la salade est rouge, elle vient de Trévise. De drôles de crustacés bizarres ( Le Canocce), sont péchées dans la lagune. On paye le service sur la note, mais il reste de bon ton de laisser aussi un pourboire. Les tables et tréteaux sur le bord des CALLE, ne servent pas pour le prochain banquet ! Vous marcherez dessus en cas d’ACQUA ALTA, certainement avec beaucoup moins de dextérité que les vrais Vénitiens…