VIVA ITALIA!… Lundi 19 Juin

ON DEVRAIT TOUS ETRE ITALIENS !

Domenico, (Mettre l’accent tonique sur le e de la seconde syllabe, sinon il s’appelle Doumé, et c’est un Corse….) a garé son TRAWLER BENETEAU 44, coque grise, comme une FERRARI. Lunettes de soleil, et coude à la portière, sans même regarder vers l’arrière.

Giuseppina elle, blonde vénitienne avec une chevelure de lionne, c’est affairée avec lenteur pour passer les amarres au préposé sur le quai. Elle a susurré « Tutto Bene » et Domenico théâtral est sorti pour fixer la pendille et couper les bourrins. Regard circulaire au travers des Ray-ban posées sur un nez busqué d’empereur Romain, pour remercier les badauds. En Espagne, il aurait eu la queue et les deux oreilles.

Avec une certaine noblesse, le capitaine incontestable, s’est dirigé ensuite vers le carré arrière. Le fauteuil était prêt, la bière glacée servie. Giuseppina couvait d’un regard amoureux son héros au très léger embonpoint, cheveux gris longs attachés en catogan, discrète Rolex au poignet….

Le lendemain matin, Scène II : Giuseppina s’affaire, place un drap pour protéger le carré d’un soleil déjà fort, prépare la Prima collazione. Ses longs cheveux peignés au vent, petite nuisette de dentelle blanche, elle attend de toute évidence son seigneur et maître.

Comme au théâtre, tout de blanc vêtu, il arrive nonchalant du bout de la panne, un petit paquet de gâteaux-croissants d’une main, longue rose blanche de l’autre…. Petit baiser matinal du couple qui doit avoir quelques cinquante années de vie commune !

Le lendemain midi, Scène III : Giuseppina a tout préparé, la rose est bien là dans son vase, table dressée impeccable, nappe blanche. Domenico attend, il ne manque que la musique lancinante d’un western italien. Puis elle parait, comme une entrée en scène, plat fumant à la main. Elle sert à son Capitaine une ration raisonnable de Farfale all’arabbiata. Elle reste debout, attend pour se servir, regarde son amoureux avec une légère angoisse dans le regard, attend le commentaire qui tarde. Domenico a savouré sa première bouchée, il regarde tendrement Giuseppina et susurre : « Buono ! ». Rassurée, cette dernière se sert et s’assoit, le pranzo peut commencer, on boira du LAMBRUSCO….