LA SEMILLANTE
Pour les Béotiens qui n’auraient pas lu les LETTRES DE MON MOULIN, écrites par Alphonse DAUDET et non par MONMOULIN( !), je rappellerais que ce fameux trois mâts fit naufrage dans les Bouches de Bonifacio en Février 1855, lors d’une tempête mémorable qui le vit s’empaler sur l’écueil Sud LAVEZZI, avec ses 293 hommes d’équipage et ses 400 hommes de troupes partant pour la Crimée. Pas un seul survivant à ce drame….
En Russie à l’époque, pas encore de Poutine, mais déjà des Tsars, un Nicolas Premier puis un Alexandre deux qui ont compris que la Crimée permet par la Mer Noire, de communiquer avec la Méditerranée via le Bosphore (Détroit des DARDANELLES) et la mer de Marmara, afin d’aller narguer le reste du monde de leurs vaisseaux….
Jason et ses Argonautes, puis Ulysse et ses rois Achéens l’avaient d’ailleurs compris depuis l’âge de bronze ! En assiégeant Troie (Pas pour les yeux de la belle Hélène !), qui gardait le détroit. (Pas la belle Hélène, Troie. Il y en a deux qui suivent !…)
En France, Napoléon III, pourtant moins futé parait-il que son illustre aïeul, saisit quand même la fourberie de ces Tsars partis de Crimée et tenta d’y faire face….
Un Capitaine, pensait s’abriter d’une tempête, en passant derrière le Nord Sardaigne, ignorant la dangerosité dramatique du passage et l’on obtint la plus belle catastrophe maritime de Méditerranée !
Aujourd’hui, en entrant dans la crique de CALA LAZZARINA, peu de gens connaissent l’existence des deux cimetières qui ont reçu les quelques 300 corps rejetés ici par la mer. Les marins eux ne peuvent ignorer cette épopée tragique.
Ce somptueux mouillage, sur lequel veille la « Pyramide » de la SEMILLANTE, monument édifié dès 1856 en l’honneur des marins et des troupes, donne à ce lieu une ambiance particulière. Les cris joyeux des gamins qui sautent des gros rochers ronds dans l’eau turquoise, les échangent bruyants des équipages Italiens qui luttent pour un mouillage décent, font illusion en journée et l’endroit perd un peu de sa solennité superbe. Des parasols égayent l’extérieur de l’enclos. A l’intérieur, quelques gamins courent entre les tombes…
Le soir par contre, quand les mouettes LAVEZZI, une espèce endémique à l’archipel, se mettent à chanter, un immense frisson vous parcourt. Leur cris ressemblent à s’y méprendre à ceux d’une nurserie où tous les bébés se mettraient à hurler de concert ! Les oiseaux, disent les Corses du Sud, sont les âmes des marins tragiquement disparus qui rodent autour des gros blocs de granit rose. Alors la lune ronde se lève derrière la Pyramide et un grand silence émouvant se fait, avant que la nature ne reprenne ses droits……
On ose alors brancher le groupe, pour se faire un café.
Superbe récit ! 😘😘
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