TOUT FOUT LE CAMP !……
Il est bien loin le temps ou le Papé cultivait l’ « authentique » (Manon des sources)
Aujourd’hui les souvenirs bidons, tous en vente dans les mêmes échoppes, viennent de Bali ou du Bengladesh, sauf évidement le bon savon de Marseille et parfois le madras des Antilles….
Pour les marmottes de Briançon qui chantent, les tours Eiffel sur le Trocadéro, qui clignotent, les sphinx en Egypte qui louchent, j’avais compris, vu le débit. Mais qu’est ce que je m’aperçois-je ! Même en Corse la tradition n’est plus ce qu’elle était : La célèbre charcuterie de village, Coppa, Lonzo, saucisson d’âne…. Semblent faite en partie au moins en Tchécoslovaquie où d’évidence, ils maîtrisent mal la quantité de sel !
On servirait même, du côté de BAVELLA, du Bruccio et du Figatelli « Maison », alors que ce n’est plus vraiment la saison !
J’ai entendu des groupes Corses, pourtant émules des MUVRINI, se lancer sur du Santana ou du Dire Strait avec un résultat d’ailleurs bien meilleur que leurs polyphonies quelque peu languissantes.
A Girolata, j’ai même vu des navettes promène-couillon (Couillon se dit ici Pinzuttu), quitter la crique en respectant les trois nœuds règlementaires, si si… Heureusement, pour me remettre de mes doutes, les pêcheurs ce matin à l’aube ont bien traversé le mouillage de CAMPO MORO à près de 15 nœuds, faut dire qu’à 7 heures, les quelques remous provoqués ont bien eu raison de réveiller la troupe de ces fainéants de plaisanciers encore lamentablement assoupis.
Une fois au resto, en pleine CASTANICCIA, figurez vous qu’il ne restait plus de gâteau ni de glace à la châtaigne, on a eu le choix entre un Paris-brest ou une part de tarte de Saint Tropez ! (Perso, je préfère, mais quand même…)
Et là ce matin, à l’aube vers onze heures, confiant, je mouille au pied du lion de ROCCAPINA, juste sous la tour, où l’eau est si transparente et où l’air fleure si bon le vrai maquis (Un mélange de thym et d’immortelles….). Je me sers une liqueur de Myrte pour entrer en pleine communion avec le lieu, et je prends mes jumelles pour bien vérifier que, comme le prétend mon épouse, la roche ressemble bien à l’authentique fauve et non pas à un vulgaire chaton, et là stupeur ! (J’en profite, pour détailler en douce, l’hôtesse du cata d’à coté qui se douche sur la plage arrière, en tenue d’Eve).
La tête du bestiau a été équipée de manière tout à fait artificielle d’un muret de pierres sèches pour ennoblir la tête de l’animal et lui donner une auguste oreille. Une facétie parait-il des habitants de MONACCIA toute proche. Ce serait un coup de mon ami Pierrot LUCCHINI (Oui Monsieur, j’ai encore quelques amis Corses !), je n’en serais pas exagérément surpris….
Mais bon Pierrot, quand même, trafiquer le lion de ROCCAPINA !?
Heureusement sur l’Ile de Beauté, le salut va venir de l’intérieur. De ces villages de montagne où règnent les vrais seigneurs, car les authentiques Corses ne pérorent pas sur un port (Fut-il celui de Tino Rossi !). Le vote récent a donné ici une majorité écrasante à ceux qui entendent défendre leur langue, leur culture, leur littoral, cela me semble un bon début par rapport à la marée ovine (Y’a pas d’ Mhééééé), qui a déferlé sur le continent pour donner au même, les pleins pouvoirs.
Peut-être demain, de la mer, on verra réhabiliter les 84 merveilleuses tours Génoises qui bordent le littoral, dont la moitié s’écroule, sous l’indifférence complice d’un pouvoir bien trop centralisé…..
Cette dernière tirade, devrait à priori me permettre de rester sur le littoral de d’île encore quelques semaines !