UN CASINO ITALIANO
Il faudrait pour comprendre, que notre clavier Français possède un i avec accent grave, pour marquer l’accent tonique sur la seconde syllabe, sinon le CASIIINO de la langue de Dante prend la même signification que celui de la langue de Molière, banale.
Avec l’accent, CASiiiNO veut dire panique, bordel, inorganisation, vocables dont on affuble nos amis transalpins, depuis des décennies, moquant leur instabilité politique, la sexualité ou les pratiques de leurs hommes politiques (C’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité !), leur système de paiement au black, et leur combinazione….
(Il faut d’ailleurs être prudent en Italie, car beaucoup de mots ont un double sens et des phrases entières peuvent prêter à confusion. Ainsi par exemple : “Ho sciato tutta la giornata senza essere costipato” veut dire que vous avez skié toute la journée sans vous enrhumer et non ce que vous avez pu comprendre ! De petits vocables charmants, avec une prononciation identique peuvent même vouloir dire des choses sensiblement différentes. « La Patatina » peut être un cornet de frites, ou l’évocation de la partie la plus intime du corps féminin ! Le Français, qui en a affublé nos compagnes d’un nom particulièrement vulgaire, comme disait BRASSENS, en était un sacré !) FIN DE LA DIGRESSION….
Pendant ce temps, des pans entiers de notre économie s’écroulent, nous n’avons plus une moto Française, ils ont encore plus de dix marques renommées, Milan devient la capitale du parfum et du prêt à porter, des meubles et autres accessoires, il y a déjà bien longtemps !
Leur recette brouillonne ? Un optimisme à toute épreuve et un pragmatisme élevé au rang de philosophie. Un exemple : La gestion portuaire confiée à des petites concessions privées qui rivalisent de qualité d’accueil, de service, de prix concurrentiel. Résultat : des pannes fleuries, une réception au-delà même des digues du port, une réponse VHF immédiate, une aide à l’amarrage, un tuyau d’eau blanc immaculé à votre service personnel, roulé au pied de votre passerelle, de l’assistance du conseil, la manière en plus.
Certes, cela n’ouvre pas de jobs précaires d’été pour les gamins du Conseil municipal du coin, mais le but est atteint, le plaisancier est ravi et revient, le commerce fonctionne, le tourisme explose.
D’importants ports de la côte, qui eux ne prennent d’hypothétiques réservations que pour les navires à partir de vingt mètres, ne gèrent aucune liste d’attente (Ce que l’on pourrait comprendre pour des places très demandées), imposent que l’on se présente devant le port et les appelle sur le 09 en VHF, pour un poste qu’ils savent inexistant.
Porquerolles a le pompon du jeu, le plaisancier en demande est convoqué à sept heures à la Capitainerie, après avoir mis un terme à une grasse matinée tentante, surtout vu le binz qui a sévi sur la panne jusqu’à une heure avancée de la nuit !…. Queues énormes, échanges aigre-doux entre des gens habituellement très bien, passe-droits. La distribution se termine très vite, surtout si du gros temps arrive ( !), revenez à 14 heures refaire la queue, s’il y a des départs… Le plaisancier soumis devient queutard, ceux qui n’entrent pas dans ces pratiques lamentables partent en Italie toute proche ou y retournent.
Vision à très court terme, dans tous les cas le port est saturé en Juillet/Aout, les installations refaites récemment n’ont toujours ni l’eau ni l’électricité, pourquoi faire ? Avoir une activité de qualité plus de six mois par ans, par exemple…. !
On dit l’Italien ladre, hâbleur, bruyant, parés de notre sentiment de supériorité à toute épreuve. La caricature est grossière. Pour y trainer de plus en plus ma quille, je trouve que ces gens là, de Toscane en Sardaigne, De Sicile en Lombardie, ont vraiment la manière ! Leur CASiiiNO est un bonheur….
surlestracesdulysse 