AMOUR DE JEUNESSE….
Lors du récent décès de ma mère, nous avons eu de nombreux témoignages de sympathie. Cela fait du bien, on peut se sentir orphelin, passé la soixantaine !
L’un d’eux m’a quelque peu interpellé, quelques petits mots simples plein d’empathie sur un bristol, une écriture ronde, immédiatement reconnue, qui déchirait la brume au travers de ma mémoire, un prénom, quelques souvenirs qui remontent de très très loin, à l’époque ou nous n’avions que seize ou dix sept ans.
Un amour d’été qui avait vaincu septembre, pour exister comme une vraie belle histoire. Le hasard d’une rubrique nécrologique avait réveillé, quelque part vers Grenoble, un souvenir touchant, comme un tendre fossile, figé depuis plus de cinquante ans sans nouvelles, nous n’en avions jamais cherché…
On ne sait même plus pourquoi, cet amour c’était dissipé, ni pourquoi on avait pu laisser un souvenir un tant soit peu brillant dans les pensées de l’autre. On est tellement maladroit à seize ans, même si on se glorifie alors, (surtout nous les garçons !), d’avoir relevé plusieurs fois le gant.
Le Rorqual que l’on vient de croiser, pas si loin de nos côtes, c’est un peu comme ce charmant souvenir, qui laisse un instant apparaitre sa dorsale, avant de replonger dans un chaos d’écume vers les méandres de nos souvenirs. Il a maintenant disparu, pourtant la mer reste toujours aussi belle…
Qu’est elle devenue, a-t-elle eu la chance inouïe de rencontrer comme moi, un autre grand amour ? Faut-il vraiment le savoir ? Qui sait où vont les baleines lorsqu’elles piquent dans l’eau noire ? Vers un monde magique de silence où tout se meut avec une extrême lenteur, une autre dimension, d’autres critères d’existence, des canons différents d’esthétique, de rapports harmonieux entre les êtres.
Personne ne peut jalouser l’évocation d’un tel amour. C’était une esquisse, comme un galop d’essai, un épisode qui n’appartient qu’à soi ; qui a eu le mérite, par sa couleur menthe à l’eau à peine acidulée, de donner envie d’aimer à nouveau, encore plus, encore mieux !
Adieu, majestueux animal dont finalement je n’ai peut-être que rêvé. Tu navigues dans une immensité et Tintamarre, sous pilote, essaie de garder le cap plein Est, vers la Revellata….
J’adore !!!😘😘😘👏
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Sublime !
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Merci Murielle
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