BLING-BLING !
Ponza est très belle….
C’est d’ailleurs pour cela que c’est la plus connue des iles dites Pontines, à mi-chemin au large de Naples et de Rome.
Elle a cette espèce de beauté alanguie, d’une Monica Belluci qui se serait lovée au creux de rochers polychromes, baignés par l’eau cristalline mythique du lieu, défendue par d’innombrables et indéfectibles protecteurs.
Les patrons des navettes qui sillonnent le golfe plein pots de leurs engins fumants, tentent à tout prix de virer le thé bouillant de ton petit déjeuner ou les 250 cc de Perrier-Rosé glacé qu’Uglione vient juste de me servir, d’un regard convenu et complice…. A coté, les navettes de Bonifacio, ont l’air de limaces partant à l’assaut d’une Scarole.
Lorsque las de te faire secouer, tu plonges ton corps de rêve, dans une eau qui te semble ressembler fort à l’idée que tu te fais du Paradis terrestre, des dizaines d’annexes, lancées à 40 Nœuds, viennent te raser le string, en toute indifférence des règles maritimes internationales qui prévoient une vitesse de trois nœuds à moins de 300m des côtes ou à l’entrée dans un mouillage, pour la survie des plaisanciers-baigneurs.
Là, quelque peu excédé, tu sautes dans ta propre annexe, propulsée à 3 nœuds par un moteur électrique écolo, pour rejoindre la belle. T’as pas fait 100 mètres, que deux bellâtres sur leur semi-rigide de la Guardia Civile, commencent à t’engueuler copieux…. Après avoir déblatéré quelques probables horreurs, en Anglais dans le texte, nous expliquent après intervention de l’équipage du youyou : « In italiano per favore », que nous devrions porter nos gilets de sauvetage et présenter, à la première réquisition et sans refus d’obtempérer, les papiers afférents à la navigation de notre engin nautique. Forcément un esquif qui marche à 3 nœuds et en silence, ça peut surprendre en ce lieu.
Négociations, bavardages, on repart en évitant la prison et une forte amande en espèces, durant toute la durée de brillant épisode, 182 pneumatiques sont passés plein pot, sans l’ombre du moindre gilet à bord. On repart donc libres, Uglione pour une fois n’ayant pas stigmatisé inutilement la maréchaussée…
Bien sûr le village est beau. Mais la belle supporte mal l’examen de détail. La belle Monica a un poil de moustache et un début de bourrelet, là où Photoshop a tant de talent pour te faire prendre des vessies pour des lanternes !
Demain, on sera à Ventotène, le petit port creusé dans la roche par les esclaves d’Aggripina, pour entrer les galères de Néron… De loin, c’est un peu comme la myope à lunettes de ma classe de quatrième, pas spontanément attirante, mais quelle bonheur d’y entrer pour l’intrépide qui aura su déposer sans faillir, la culotte Petit Bateau.
Non décidemment, à Saint Tropez je préfère Cavallaire, à Porquerolles je choisis Port Cros et dans les Pontines, je mouille à Ponza après 12 heures de navigation depuis la Sardaigne, mais pour fondre très vite vers des coins moins Bling-bling.