ET LE REVE DEVIENT L’ENFER…. Lundi 23 Juillet

ET LE REVE DEVIENT L’ENFER….

C’est souvent ainsi, ce que l’on a coutume d’appeler la Plaisance (« j’ai vomi mon quatre heures, j’ai dormi dans des draps mouillés, ça m’a couté des sous, c’est la plaisance, c’est l’pied ! » air connu).
On quitte une (petite) galère, pour se retrouver le roi du monde, dans un coin de paradis, abrité recommandé, analysé, vanté (pas venté !), sur les instructions nautiques et voilà qu’un gros vilain orage, transforme votre crique cristalline en eau de boudin ! Bourrasques tournoyantes, mer démontée du large, imprévisible, éclairs dantesques, le cul qui va vers les rochers tout proches….
On a beau se dire : j’ai vérifié ma pioche, balancé deux fois la quantité de chaine utile, calculé l’évitage, quand le cul de Tintamarre monte et descend faisant des embardées de deux ou trois mètres à quelques encablures des cailloux, tu doutes. Tu mets les moteurs en marche, on sait jamais. Tu t’assieds dans le cockpit, tu prie s’il te reste des fois un peu de foi, tellement t’as les foies….Tu regrettes amèrement d’avoir arrêté la cloppe en 98, parce que là, cancérigène ou pas, t’en grillerait bien une petite pour dire !
Et là c’est long à quatre heures du matin, d’attendre le jour censé se lever à cinq. T’es persuadé qu’un facétieux t’as ajouté au moins un quart d’heure par heure. Le ciel est tellement chargé que l’aube ne va jamais pointer…. Tu grignotes un carré de choc, un petit coup de rosé pour y rincer, et un autre bout de choc’ (garde tes sarcasmes, déjà que je fume plus !).
Et puis le petit jour pale arrive, tu secoues l’équipage (ca, c’est vite fait, elle est seule !), pour fuir le piège avant qu’il ne se referme définitivement. Tu fais 12 Milles pour changer d’ile et rejoindre un lieu plus propice à terminer ta nuit, le vent et les vagues en plein pif. T’as bien fait de rincer et dessaler le bateau consciencieusement à Rome, les embruns passent maintenant au dessus, noyant les essuie- glaces.
Le merveilleux petit port del Giglio est bondé, on te vire. Elbe est encore à 35 nautiques…. Tu relis les instructions du coin, où un démago te vend le mouillage de rêve, qui cadre avec la météo pourrie. Derrière la pointe, la mer est plate, le vent très diminué, tu te prends à rêver. On oublie vite. Comme les nanas qui jurent leurs grands dieux qu’après un accouchement pareil, on les y prendra plus ! Dix huit mois plus tard, elles pondent un nouveau chiarre.
Nous c’est pareil, on se fait brasser, secouer, angoisser. On jure, mais un peu tard, qu’on nous y prendra plus. Et on y retourne, de notre plein grès !
Sur la terre y’a des hommes, y’a des fous et puis « ceux qui vont sur la mer »….

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