ROME, UNIQUE OBJET DE MON RESSENTIMENT, ROME,….
Reprenant l’anaphore de Corneille, Horace, acte IV, scène 6 (pour anaphore, tu prends ton dico !),on a donc fait comme on a dit… A la première occase, hier matin à l’aube, on s’est tirés en douce de Porto di Roma lorsque l’Ormeggiatore avait le dos tourné. Officiellement l’entrée (comme la sortie) était fermée, par une bouée rouge qui indiquait le danger des déferlantes, tous les six ou huit trains de vagues, sur l’entrée qui s’ensable par grosse mer du large.
Suffit d’observer les trains de houle, laisser passer les deux ou trois lames dangereuses, mettre un grand coup de Yanmars, éviter la bouée d’interdiction, serrer un peu les fesses et tirer droit vers le large pour quitter le plateau continental très vite et ses dangers ! Un Ormeggiatore gesticulait quelque peu sur le musoir, on lui a envoyé notre salut nautique, promis on reviendra….
Après on a fait le bouchon pendant 60 Miles nautiques, dans une très longue houle, sans dangers ni gros inconvénient. On a fait 5 heures de gainage, le meilleurs des Pilates !
Pour enfin découvrir l’île basse de Gianutri, la plus sud des Toscanes, sous Giglio. Une sorte de gros cratère effondré, comme Santorin, les falaises de la Caldera en moins. On a balancé la pioche dans une eau bleu marine pour laisser partir 20 bons mètres de chaine, avant que ma grosse Brake touche le fond, puis 30 mètres de mieux pour la tranquillité, ça devrait suffire et la météo semble clémente, le mouillage très abrité.
Les cigales se frottent les côtes à qui mieux mieux, une villa romaine surplombe la crique, tout est calme et serein, la Méditerranée que l’on aime ! Demain si l’on peut on fera une pause à Giglio, là où un imbécile de capitaine jeta le Costa Concordia sur les rochers un soir glacial de janvier. Le petit port a retrouvé son calme, c’est un ravissement. Au pire par manque de place, on pourra être obligés de tirer jusqu’à Porto Azzuro, 30 milles plus haut, la perle d’Elbe. Le mouillage d’arrivée y est très sûr.
Le scénario en plus est très rodé. Un petit coup d’annexe pour aller sur le port et réserver sur le Pontile privé, un poste pour le lendemain et l’on fera parti des privilégiés qui siroteront leur Campari-Spritz en toisant d’un air convenu, les suceurs de glace à l’eau qui passent…
Manquerait juste le bouquet de glaïeuls pour que le tableau soit complet ! Doivent en faire de très beaux en plastique, qu’on dirait des vrais ! Un jour, histoire de rigoler, je fais le coup à l’équipage. Aussi drôle que l’énorme nain de jardin installé un jour de facétie, au milieu de notre pelouse….