ON DEVRAIT MANGER D’ABORD LES TOUCHEES Jeudi 26 Juillet…

ON DEVRAIT MANGER D’ABORD LES TOUCHEES !…..
C’est comme une malédiction.
On te présente une superbe corbeille de pêches plates, dont tu te lèche déjà les babines et là, le conseil tombe, imparable : « On devrait manger d’abord les touchées !…. »
Tout petit déjà, ma mère nous avait habitués. Sa propre mère l’avait déjà formée et des générations avant. Lorsque mon brave homme de père arrivait, à 12h15 sonnantes avec ses deux pains frais, on salivait pareillement. Il avait déjà attaqué un quignon de l’une des deux merveilles qui sentait si bon la sortie du four, du pain au levain tout chaud…
Pas question ! Il fallait d’abord terminer le pain de la veille, que l’on nous extirpait de la fameuse huche en bois, puis de sa housse en toile qui le gardait bien mou ! Forcément on en mangeait guère, juste pour le finir. Ou alors on se coalisait d’un coup d’œil pour ne pas en manger et l’on avait alors droit au pain perdu à quatre heures, qu’elle appelait croûtes dorées.
Ne pas manger de pain !? On avait droit illico au proverbe Briançonnais de circonstance « Quand les corbeaux sont pleins, les cerises sont amères »….
Les quinze premières années de ma vie, entouré certes d’une affection démesurée, j’ai donc consommé comme toute la famille, du pain rassis !
Il aurait pourtant suffit qu’un jour, un seul petit jour, mon père oublie le pain, pour recaler le bastringue. On finissait une fois pour toutes le pain dur, et le reste de ma jeunesse, je me délectais de ce merveilleux met craquant dont Roger n’avait goûté qu’une infime extrémité. Rien à faire l’homme avait ses principes et une santé de fer qui jamais ne le tint un seul, jour loin de la boulangère…
Pour les pêches c’est pareil. Déjà les pêches plates de mon temps c’était rare. On en trouvait l’été en descendant vers Grimaud, des pêches de vignes, avant d’arriver au camping des mures. Aujourd’hui les pêches blanches, rondes se sont toutes aplaties. Y’a plus que ces brugnons brillants dégueulasses qui restent parfaitement sphériques. Il est donc facile d’en acheter à belle maturité pour sa consommation journalière. Sauf que, de peur de manquer, on en prend forcément deux de plus !
Et dans le bateau, au plein soleil sur l’équipet des pêches plates, y’en a toujours deux qui s’abiment et qui t’entraine à nouveau dans la malédiction familiale. Tu tends la main et la diatribe tombe : « On devrait commencer à manger plutôt…. ».
Un jour j’ai insisté pour réduire la commande. Des potes on débarqué à bord, on a manqué de pêches !… On en parle encore quand je lève le doigt aux fruits et légumes.
Une malédiction, c’est une malédiction ! Mais je suis certain que la haut le Roger il croque de la baguette craquante. Nous, on a résolu le problème : Pas de pain frais, ça fait grossir….

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