MUTINERIE….
A Porquerolles, c’est bien connu, a Bâbord en entrant, il y a les pannes A, B, C, D, E et la digue où on case les malchanceux. Et à Tribord, les pannes F, G, E, H auxquelles ont été rajouté, il y a une dizaine d’année, la panne F1, dite « d’accueil », sans eau ni électricité….
Météo Consult annonçant un gros vilain temps, pour le WE, (42 Nœuds de vent et 2,50m de creux), le jeu des chaises musicales a commencé pour éviter de se retrouver planqué au mouillage derrière la presque ile d’Hyères, à surveiller son mouillage et ses voisins qui dérapent !
Ceux qui étaient au mouillage essayent d’avoir une bouée, ceux de la bouée visent la jetée qui là, leur semblerait le Paradis, ceux de la même jetée ont la prétention d’obtenir un vrai poste et lorgnent sur mon emplacement, auquel je reste gaillardement amarré (deux bouts renforcés de deux gardes !). Forcément il n’y aura pas que des élus et les recalés se rapatrient sur la panne d’accueil, toisant de haut les maudits qui repartent au mouillage….
Et là, y’a forcément un meneur, un à qui on ne la fait pas, qui organise la mutinerie pour obtenir l’eau précieuse tant espérée ! Il n’y a jamais que 300 mètres entre le point d’eau le plus proche et le bateau le plus maudit, au bout de la panne F1. Le Cohn Bendit des pannes, qui est allé jusqu’en classe de première, sait qu’une manche à eau fait environ 20 mètres et qu’il en faut donc 15 pour couvrir les 300 m de distance. Il hèle, interpelle, promet, impose, éructe pour rassembler les 15 tuyaux et 16 diabolos pour les rabouter, car le coup des intervalles en math, il se l’est tapé au BEPC !
Quelques nantis de la panne F prêtent même la leur. Un MGEN qui lui a fait de solides études, calcule que la pression déjà faible au départ va diminuer du calibre moyen des tuyaux, rapporté à la longueur de conduction à assurer et affirme qu’au bout, un filet d’eau dérisoire va sortir et que pour remplir un bateau d’environ 300 litres il faudra 2 jours, trente bateaux un peu plus de deux mois !
On le conspue, l’évacue, lui, sa pipe et ses spartiates sur ses chaussettes de tennis (catalogue CAMIF, page 28, 26 €). On fait le montage, on s’active, chacun repère ton tuyau, trente minutes plus tard le meneur s’apprête à inonder la panne sèche, sensé devenir une oasis de rêve…
Evidement, c’est le prof de techno qui avait raison et dix minutes plus tard, le bout du pauvre tuyau éjacule de quelques gouttes douteuses qui font du MGEN, le juge de paix à venir de la troupe.
Pendant ce temps là, deux petits papy-mamy sont venus à couple dans leur mini annexe pour remplir 5 bons gros jerricanes d’eau, ils repartent sans bruit en ramant doucement. Rien ne remplace l’expérience, eux, ça fait des années qu’ils rament…..