BONIFACIO UN JOUR, BONIFACIO TOUJOURS…
Chaque année, l’histoire recommence.
Tu entres à Bonifacio, acheter trois bricoles, avec une météo d’enfer pour les jours à venir, confiant…
T’as pas passé le milieu de la calanque, que déjà au poste à essence, la météo du lendemain a viré cacaboudin. Résigné, tu t’organises ; après tout, si t’es pas trop près du B52, un café qui fait du 150 décibels jusqu’à point d’heure, une nuit de plus, c’est pas la crique à boire !
Quatre jours plus tard, t’es toujours là!. C’est ça la magie des Bouches, deux jours de Mistral, un coup de vent d’est, histoire de brasser le plaisancier « Pizzunti », qui s’est aventuré au sud du cap de Sénétose.
Le Corse du sud, a du passer un pacte avec Eole et le piège se referme inexorablement sur l’imprudent, qui n’a plus qu’à cotiser au petit train qui monte vers la citadelle, chez la vendeuse de maillots KIWI, PAIN DE SUCRE…. au pied des escaliers en redescendant. Lassé des salades du bord, il sacrifie à la salade bonifacienne ou aux aubergines de même origine, à la Maison Corse ou chez Roccaserra.
Les vaches ne t’épargnent rien, te sachant captif et à leur merci, t’as pas un repas sans les lamentations des « Muvrini », qui s’épanchent dans le poste. Un jour, je me ferai traduire, pour connaître tous les motifs, sûrement légitimes, de leurs lamentations : Columba parle trop, la petite sœur sort avec un gars de Propriano, le bruccio a tourné, y’a plus de figatelli, Doumé a trouvé du boulot ?….
Alors tu guettes Météoconsult, jurant, mais un peu tard, que l’on t’y prendrait plus. Le syndicat d’initiative fait pourtant bien les choses : Tuerie folklorique sur le port, devant le quai d’honneur, illumination de la citadelle. On a même trouvé un artisan italien qui a su changer le fusible du propulseur à Hugues et me dire que mon réfrigérateur (le petit du fly), était bel et bien mort.
Heureusement que l’on avait du temps. Chez le Ship on a trouvé un moteur pour mon mini frigo, qui m’a coûté à peine plus qu’un vrai frigo américain complet sur le continent. Ca fait parti du jeu et du charme insulaire.
Parce qu’on râle, mais on sait très bien que l’année prochaine, à l’insu de notre plein gré, on viendra probablement se reconstituer prisonnier, au pied de la citadelle, avant de piquer, ensuite seulement vers la Sardaigne…