NOOOON… PAS CATANE !
Il y a des villes qui n’attirent pas spontanément une envie de visite, Montceau-les-Mines, Fos-sur-Mer… Catane en Sicile est l’une de celles-ci, entre les merveilleuses Taormine et Syracuse.
La ville est triste, poisseuse et sale. On sent que les habitants ont depuis longtemps baissé les bras, devant la tyrannie des dieux et la bêtise des hommes qui ont bombardé les ruines fumantes laissées par le volcan.
Comme sur un jeu d‘échecs, on espérerait être le cheval qui sauterait l’étape alors que le fou, bloqué sur sa diagonale terminerait sa course entre les quais chauffés à blanc, de cette citée maudite. Une météo fantaisiste prévoyait un vent à plus de 50 nœuds. On ne plaisante pas sur un tel niveau annoncé, en sacrifiant Acitrezza, notre merveilleux arrêt prévue, une étape d’Ulysse : Le Cyclope, avec ses blocs de basalte noirs, jetés autour du port, sur un Ulysse en fuite, dans une mer turquoise.
La journée débutait mal à cause de la fuite météo : pas de petit déjeuner, sacrifié sur l’autel de la nécessité ! Elle enchainait de même, pas la moindre place disponible aux différentes marinas de Catane. Elle connaissait son apogée avec la chute de notre équipière préférée dans le port saumâtre…
Partout où se porte le regard, la masse noire de l’Etna, menace la citée où quelques tentatives architecturales, faites de peu de marbre et de beaucoup de lave sombre, anticipe l’arrivée probable, prochaine de la coulée fatale qui mettra un terme à une longue agonie, prévisible, programmée.
Les quelques joueurs de carte, les petits joueurs d’échec, auront, on peu l’espérer, plus de chance que les habitants de Pompéi ou Herculanum, figés dans la lave pour servir de souvenirs aux générations futures….