ECRIRE?… LA BELLE AFFAIRE! Lundi 06 Juillet 2020

AQUARELLE CB

 

On peut écrire, sans être écrivain !

Comme on peut dessiner ou barbouiller, sans être peintre. Heureusement !

On peut même publier ou exposer, si l’on a trois sous d’avance et un poil de paranoïa. Car il est inutile de compter sur le mécène improbable qui va t’ouvrir sa galerie ou sa maison d’édition.

Donc, publier, c’est à la portée du premier scribouillard venu, sauf si tu prétends évidement entrer chez Gallimard ou Flammarion ! Mais si tu te contentes d’un petit éditeur discret, qui va te facturer le papier, l’impression, le relecteur, la maquette, l’achat de tes exemplaires auteurs, que tu vas refiler gratos à tous tes potes et toute ta famille, là, tu peux quelque part, te sentir un d’Ormesson en herbe.

Après deux ou trois manips de ce type, que tu as financées de ton labeur « à titre d’auteur », tu peux même trouver (en cherchant bien), un éditeur inconscient qui aura lu tes trois premiers espoirs de Goncourt, les aura trouvés lisibles, et acceptera de te prendre « à compte d’éditeur », espérant se payer sur la bête, des avances de trésorerie qu’il aura lui-même consenties !….

Mais comme t’es connu de personne, invité dans aucun salon, et ignoré de tous et des libraires qui reçoivent des caisses de bouquins à lire chaque jour, le pauvre bougre vend que dalle et en est pour son pognon. Il te regarde d’un air suspect, tu le regardes d’un air coupable.

Mais sans désemparer, comme disent les huissiers, fort d’un bouquin de plus, tu vas trouver un autre éditeur, prêt à te financer car confiant en ta prose. T’as pas encore tenté la rime, après Corneille, Hugo, Baudelaire ou Rimbaud, tu gardes quand même quelque peu, la notion de ridicule….

Et le résultat est forcément le même, après quatre ou cinq bouquins, même si t’as le sentiment de t’améliorer au fil des lignes. Quand même, tu te rends bien compte, qu’au mieux, tu n’es qu’un raconteur, dénué d’à peu près toutes les qualités d’un véritable écrivain, qui invente une énigme, la développe, créé des personnages, les fait évoluer. Tu racontes ta propre histoire d’amour, celle de tes parents, l’histoire de France, la littérature qui te passionne….

Ce ne sera jamais de la littérature, juste des racontars, à moins que ta vie ressemble aux romans de Luca di Fulvio. Ça reste peu probable !

C’est ainsi que l’on peut publier six fois, ruiner trois braves éditeurs confiants, faire plaisir on l’espère à une bande de parents et d’amis, à qui, pas peu fier, on a dédicacé plein d’exemplaires…

A mon avis, on reconnait le véritable écrivain au fait qu’il ait plus vendu que donné ses bouquins. Je suis largement dans le second camp, sans regrets, sans remords, sans aigreur. On écrit après tout que pour soi-même, et même si l’on a participé à quelques mètres carrés de déforestation, le résultat (pour soi) est moins couteux et moins long, que dix années de psychanalyse !

Tiens, je vais reprendre finalement l’aquarelle. Et si l’on me critique, même que je vais exposer et inviter mes potes au premier vernissage. Beaucoup se croiront obligés de venir…. C’est dans l’adversité que l’on reconnait après tout, ses amis !

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