BIENTOT, LA PETANQUE !….
Girolata, c’est l’un des rares abris sûrs, entre Calvi et Ajaccio. Surtout depuis que Cargèse, a vu sa digue de protection, déglinguée par les tempêtes d’hiver.
Girolata, c’est aussi une exception, une philosophie, une attitude, un service…. Alors que pour réserver sur la plupart des ports de la Balagne ou de la côte Ouest-Corse, il faut aller sur le web, à la recherche d’un site saturé et toujours mal branlé, puis déposer sa demande, attendre une (hypothétique) réponse de retour, se précipiter en cas d’accord pour régler sa place (après accord téléphonique de sa banque en retour !), au risque de voir sa réservation annulée…. A Girolata, on téléphone, on vous reconnait (Tintamarre ?!… Vous n’étiez pas déjà là en Juin ?!), on peut réserver pour soi et pour le bateau de ses potes, être placés à côté sur des bouées voisines ! Si l’on ne veut pas sortir l’annexe, les gamins du port viennent vous récupérer avec leur Zodiac. Si l’on n’a pas envie de passer le soir même à la capitainerie, ça attend, sans problème le lendemain. On a pris vos amarres pour vous installer, on vous a expliqué le tri sélectif, bijou d’organisation dans ce confetti de terre Corse, où l’hospitalité des seigneurs a encore bien cours !
Trois boutiques et trois restos, pourtant ravitaillés par mer ou les mouettes, sont au service du plaisancier, qui n’est pas ici le Pinzutti à exploiter, on vous confectionne des pâtisseries locales, pommes, châtaigne, cannelle, … à mourir !
Et puis le temps se gâte, un vilain Libeccio fait entrer dans la crique une houle sauvage, les plaisanciers se précipitent, pour tenter de s’abriter. Ceux qui étaient à Tuara, anse toute proche et ceux qui trainaient dans les mouillages de rêve de la Scandola, à observer les Balbuzards, se précipitent vers les bouées. Les gamins s’activent pour amarrer et caser tout le monde, même les deux petits pontons désertés par les habituels « promène-couillons », sont réquisitionnés pour caser tout le monde. L’ambiance change, sans pour autant jamais devenir hostile. On vous aide à doubler les amarres, on accroche les retardataires sur les bouées du chenal, la VHF crépite et la résistance s’organise !
Attablés au « Bon Espoir » le resto dont la terrasse, sous le fort, surplombe le mouillage, on observe le ballet des pneumatiques qui s’agitent. C’est un lieu mythique, à l’accueil proverbial, où l’on déguste encore les vraies langoustes Corses, un service impeccable, des déserts reprenant les grands classiques « revisités », fondant au chocolat, tarte au citron meringuée. En entrée, les beignets de courgette étaient une tuerie, j’en ai renié ceux de Paulette, ma belle-mère, une fine lame en cuisine dont c’était pourtant la spécialité. On apprécie, la nuit sera terrible ! Sur le pont et branle-bas-de-combat général…..
On nous a aidés à doubler toutes les amarres, la solidarité s’est organisée. Demain et les autres jours, on sait que la calanque ne sera plus ravitaillée par une mer devenue impraticable. On se retrouve en vase clos. Une drôle d’impression, un curieux sentiment d’isolement en groupe, unis par le même péril, tempéré par l’ambiance locale, l’entre-aide et l’anticipation. On sait que cela va durer deux nuits et au moins trois jours. Le troisième, quelques équipages profitent d’une accalmie, pour faire une sortie chahutée vers Ajaccio ou Calvi, les autres prolongent leur présence dans ce cocon qui reste bercé par une grosse houle. On se connait, on s’interpelle, on se lie, on est bien…
Demain cependant, il nous faudra partir, essayer une étape à Calvi, avant le grand saut vers la côte pour récupérer nos petits-enfants, Merdouillons par vocation ! Sans conviction on téléphone à la capitainerie, on fait le 1, puis le 2, le 4 pour revenir. On mail, on va réserver sur le Web, connaissant déjà la réponse (comme partout en Corse et sur la côte), pas de réservation pour les moins de 18 mètres, présentez-vous à l’entrée du port, faites le 9 à la VHF, on vous dira… (Comment vous en passer, de ce manque de place ?!)
On appelle alors un copain Corse bien placé, une heure après, on nous confirme notre réservation à Calvi. Merci à lui.
Antibes, Saint Tropez, Bormes ou le Lavandou, Porquerolles… l’ambiance va changer ! On va repasser de navigateurs à grands-parents, une autre histoire d’été commence. Tchao Spritz et Mojito en refaisant le monde dans le carré jusqu’à très tard, bonjour le Pastis à Porquerolles en faisant la pétanque à Porquerolles, sur la place, après le reflux des touristes vers les navettes.
Au fait, vous savez d’où vient le terme « Pétanque » ?…
Eh bien, c’est pour se démarquer de ces fadas de Lyonnais qui courent en jouant aux boules « A la longue ». Nous, vue la chaleur, on préfère jouer « Les pieds tanqués », d’où le terme…. Et rester « tanqués » à Porquerolles à bouffer des glaces, financées par la vente sauvage de mes mauvaises aquarelles, les Merdouillons en raffolent. Forcément nous aussi, c’est pour ça qu’on réserve dès le 02 Janvier au matin. Pas de Web, par courrier, comme au bon vieux temps !
Toujours très bien écrit et tellement vrai !
Amitiés
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