JOURNAL DE BORD TINTAMARRE:

BOBINE 04, Jeudi 17 JUIN 2021

Pour une fois le piège météo ne s’est pas refermé sur Tintamarre et sur Bonifacio.

Juste le temps d’un esclandre chez le boulanger, qui me reprochait (à moi !) son travail nocturne, et on saluait la Madonetta sur tribord, cap au sud, porteurs du précieux test antigénique négatif de moins de 72 heures, pour entrer dans les eaux Sardes, bardés de nos passes sanitaires QR codés et de nos certificats de vaccination.

Mer plate annoncée, avant un flux d’Est un peu couillu, dans les bouches et allant diminuant à l’approche des côtes en face, qui allient la couleur du porphyre de la Scandola, le sauvage de la Balagne et la découpe rocheuse des Lavezzi, ourlée de somptueuses et interminables plages de sable rose….

A midi, mouillage sous l’île Rossa et palme, masque-tuba, pour éliminer les mojitos consommés devant le premier match de notre sélection Française, face à une autre race de champions d’Europe, les blancs Allemands. On s’est laissés entraîner à quelques verres de plus, pour oublier les conséquences possibles d’un péno non sifflé, par un arbitre quelque peu partial, selon le public présent, chaud comme la braise.

Dans la lumière de fin d’après-midi, Castelsardo, semble sortir d’une brume de chaleur épaisse et le village médiéval qui surplombe le port est déjà une invite à une visite programmée. Les trois premiers trawlers sont vite amarrés sagement le long d’un quai accueillant, le quatrième, « Paya Bay », relégué au fond du port s’étonne de cette mise à l’écart. Mes copains joueurs lui indiquent qu’il fait l’objet, avec son bébé chien « King Charles » de 3 mois, d’une quarantaine de 15 jours. Ca marche 15 minutes, pour finir dans une explosion de rires….

19h, dernier bus pour le village, allé sans retour programmé… On verra bien !

En fait l’info datait de 2019, la fameuse navette n’a pas survécu au départ à la retraite de son bon vieux chauffeur… Après quelques longues minutes d’attente, une pétrolette pilotée par une conductrice joviale et rondouillarde, débarque sur le port. Nous sommes 10 adultes et même si l’engin tricycle bénéficie d’un moteur de « cinquecento », notre pilote propose de partager notre étrange gâteau, en deux fournées plus ou moins égales…

Ascension vers le « Castello », dans l’engin pétaradant, la seconde vague arrive, alors que la première a déjà commandé les Spritz, devant le grand écran du futur Italie-Suisse. On enchaine par solidarité, « Fratelli d’Italia », l’hymne percutant de la Scudéria et de la Squadra Azzuro. Les filles font le tour des vanneries locales, spécialité artisanale de Castelsardo, elles reviennent avec un plan d’enfer de « spaghetti vongole », chez la mamma locale…

Les « antipasti del mare » qui accompagnent le « vino bianco della casa », précédant les spaghetti, puis le tiramisù vont motiver les plus hardis de la troupe à redescendre à pied. Les autres vont retrouver le tchouc-tchouc de Nicoletta, qui va finir de me casser le dos, dans la descente de « Castello », à la vitesse d’une moto GP, sur les pavés désunis du village médiéval.

Demain, coup de vent d’Est, on va traîner au port.

Mais demain, sera une autre histoire !….

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