
On entre dans la super crique de Cala Portese, derrière Caprera dans l’archipel Magdalena et on mouille ; A côté, un semi rigide, un poil plus gros que Tintamarre : « Tender of Gotham Kingston », drapeau des grenadines Saint Vincent….
A bord de ladite « annexe », deux papy, qui comme « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire », avaient dû se tirer du yacht principal ! Grosso merdo, l’annexe mesure (environ) le cinquième de son bâtiment initial, ce qui situe le Gotham en question dans la gamme des 250 à 300 pieds, près de 100 Mètres de long ! En plus il a la gueule du bateau de Batman….
En rupture de climatisation, ras le bol des nez qui coulent, les deux gamins lézardaient, chapeaux coloniaux vissés sur le crâne, en se badigeonnant largement de crème solaire, autorisée sur le skaï de nos trawlers, mais complètement déplacée sur les cuirs taupe pleine peau, du Gotham en question.
Délaissant le champagne framboise, les deux compères sortaient le pastaga et les cahouettes, retrouvant les plaisirs simples du mouillage forain, négligeant les quelques apparaux inutiles prévus par les marins du bord et attachés au cul de ladite annexe, planche à voile, paddle….
Deux marins sur un rafiot à leur taille (1/2 Tintamarre), ont bien tenté de venir, avec moult déférence, leur pourrir le bonheur. Sans résultat, ils attaquaient de toute évidence une petite belote, histoire de changer du black jack du bord…
Mais Wall Street s’affolait. On avait paumé depuis quatre heures Johnson and Johnson ! On s’apprêtait à envoyer l’hélico, armé des deux épouses aux charmes un moment délaissé. (On l’a vu, sur la « Costa Smeralda », plus les bateaux sont gros, plus les épouses sont jeunes et tyranniques et les strings réduits). Les marins ont fini par revenir récupérer les captifs en liberté surveillée. Les deux papys n’ont même pas été autorisés à prendre les commandes du joujou (qui doit sacrément pulser). Ils ont frôlé Tintamarre, où les pieds dans l’eau sur la plage arrière, je me sifflais une petite bibine.
On s’est fait un petit signe discret et complice avant qu’ils ne repartent surveiller leurs actions boursières. Tout rentrait dans l’ordre, le crash à Wall Street avait pu être évité. Rassuré sur la santé de mon PEA, je me tapais une seconde bibine!….
(A suivre)
